Agrivoltaïsme en Périgord.

agrivoltaisme
Café Pluche

 Parlons-en !

À l’initiative du Groupe Ribéracois du CDD Périgord Vert, et en partenariat avec le Café Pluche, le premier café-citoyen de 2025, le 7 février, est consacré à l’agrivoltaïsme.

La présentation du sujet est assurée par des intervenants du secteur agricole ainsi que par des développeurs de projets et des professionnels de l’installation de parcs photovoltaïques.

Les exposés, à la fois techniques et éthiques, proposent une information axée sur les avantages et les inconvénients de ce système.

Philippe Brousse, technicien agricole de la Chambre d’agriculture, décrit l’aspect incontournable de cette technique en partant d’un postulat : la forte demande d’énergie décarbonée. Considérant les avantages comme le bilan énergétique rapidement positif et la technique maîtrisée utilisant un matériel fiable, il leur oppose des limites comme l’emprise sur des terres agricoles, les perturbations environnementales, paysagères, une production non pilotable et faible en hiver.

Conscient du risque lié à l’approche purement financière de grandes entreprises sans lien avec notre territoire, l’intervenant plaide en faveur de projets de taille raisonnable, comprise entre 2 et 4 hectares.

Deuxième intervenant, Patrick Busselet, propriétaire exploitant agricole à Lusignac qui a installé le parc agrivoltaïque de La Tour Blanche sur 8,6 hectares. Sa réflexion sur ce mode de production démarre dès 2011 et est finalisée par la mise en service du parc en 2021 sur des terres peu valorisables ne permettant qu’une faible récolte de foin, et de surcroit vouées à l’abandon. L’intervenant souligne la facilité d’installation sur un sol stable, la proximité d’un raccordement au réseau électrique à 80 mètres seulement, la quasi absence de perturbation environnementale, tout cela allié à un financement participatif de riverains et une production de 9% de la consommation du Pays Ribéracois, et un coût de 6 centimes du kWh pour le consommateur local. Cette surface a permis l’installation d’un élevage de 45 moutons. Les bénéfices financiers concernent les citoyens participants grâce au rendement de leur capital investi, le berger utilisant la surface et le propriétaire du foncier louant ladite surface à l’installateur.

Les deux professionnels, développeurs et installateurs, Clément Lavergne et Marie Adissa, précisent le fonctionnement administratif, financier et fiscal de ce type de projets, et exposent leurs obligations et garanties afférentes.

Thierry Lambert, agriculteur retraité représentant la Confédération Paysanne, attire l’attention sur les dérives déjà constatées de l’agrivoltaïsme : utilisation abusive de surfaces agricoles, risque d’inflation du prix du foncier et dévoiement du métier d’agriculteur déjà confronté à de graves difficultés financières.

Le débat est loin d’être clos, et Jean-Luc Pujols propose alors de le poursuivre autour d’un verre et d’agapes bienvenues.

Un grand merci aux cinq intervenants et à la trentaine de participants, ainsi qu’au Café Pluche pour son accueil.

Michel Cellier